Cameroun : Enfin le Cinquantenaire de la Réunification

19 février 2014

Cameroun : Enfin le Cinquantenaire de la Réunification

Logo du Cinquantenaire de la Réunification.Image Cameroun-online
Logo du Cinquantenaire de la Réunification.
Image Cameroun-online

Doit-on toujours appeler cela cinquantenaire ? Beaucoup de camerounais semblent embarrassés face à cette question. Mais ce qu’on retient, c’est qu’il aura quand même finalement lieu. Le Chef de l’Etat est  à Buea depuis ce mardi 18  février 2014 pour un séjour de trois jours. Buea où les préparatifs de ces festivités ont été faits et refaits depuis près de trois ans. Le chef de l’Etat n’avait pas pu dégager un espace dans son emploi de temps jusque-là. Son calendrier, généralement très chargé ne lui a pas permis d’organiser cette fête historique à temps. Beaucoup de ses compatriotes n’y croyaient plus. Mais comme on le dit au pays des Lions Indomptables, le temps du peuple n’est pas le temps du président. L’exemple de la finale de la Coupe du Cameroun de football qui n’est jamais programmée à l’avance en raison de ce calendrier énigmatique du président devrait normalement édifier tout le monde.

Réjouissons-nous qu’on puisse finalement célébrer ce fait marquant de l’histoire du Cameroun. Cette réunification historique entre les deux Camerouns  anglophone et  francophone qui ont accepté de se mettre ensemble pour former une république fédérale le 1er octobre 1961. C’est un moment qui mérite d’être célébré avec faste comme ce sera le cas dans le chef-lieu de la Région du Sud-ouest ce jeudi 20 février 2014. Militaires, gendarmes et policiers y ont été déployés en masse. Les rues de cette ville estudiantine sont  minées. Les populations peu habituées au protocole des « villes présidentielles » vont « souffrir » comme l’avaient récemment fait leurs concitoyens de Douala  lorsque le même président venait poser la première pierre des travaux de construction du deuxième pont sur le Wouri. Le spectacle était désolant. Heureusement qu’après un séjour d’à peine 72 heures, il était vite retourné sous les ors du palais d’Etoudi.
Mais une question reste. Un cinquantenaire célébré avec trois années de retard a-t-il la même saveur ? Beaucoup me répondraient par la négative. Avec raison. Sans sa portée hautement symbolique, on se dit qu’après ce grand retard, il fallait simplement annuler l’évènement. Surtout que connaissant la gabegie qui est la marque de fabrique de la plupart de nos hauts fonctionnaires , le vrai budget de cette célébration pourra  donner du tournis. Alors que plusieurs besoins de base sont loin d’être garantis pour les populations qui baignent dans une misère insoutenable. Des jeunes en perte de repères et dont les affres de l’indigence n’ont eu autre effet que de les plonger dans un total désespoir. Au sommet du pays, on veut nous forcer à croire que tout va à merveille. Les discours du Chef de l’Etat  dans lesquels il  se satisfait des réalisations pas toujours observées sur le terrain témoigne de cette hypocrisie politique devenue l’arme fatale des dirigeants contre le peuple.
Au Cameroun, le chef de l’Etat et ses proches collaborateurs sont déconnectés des réalités du peuple. Ce dernier se sent abandonné à lui-même et se bat tout seul et comme il peut pour survivre.

Wiliam Tchango
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