Cameroun-Tunisie : De grâce, Samuel !

13 novembre 2013

Cameroun-Tunisie : De grâce, Samuel !

Samuel Eto'o

Je commencerai par applaudir. Je ne saurais ne pas être content. D’après les informations que j’ai, Samuel Eto’o Fils est déjà là… Depuis dimanche, il est arrivé à Yaoundé pour le regroupement des Lions Indomptables qui s’apprêtent à dévorer les aigles du Carthage, ce dimanche, 17 novembre 2013 pour se qualifier à la Coupe du Monde Brésil 2014. Un match coupe-gorge, comme aiment bien le qualifier mes confrères de la presse camerounaise. Le grand « 9 » est très engagé, d’après ce qui se raconte. Normal, il a une mission, pas n’importe laquelle. La présidence de la République attend beaucoup de lui. Si ce n’était que pour son coach Finke et les autres camerounais, cet engagement ne serait peut-être pas le même. Il avait d’ailleurs annoncé sa retraite internationale, comme pour dire qu’il n’a plus la force physique et mentale qu’il faut pour rendre valablement service à sa nation.  Je suis d’autant plus content qu’à pareil moment, lors de la préparation du match aller à Radés, l’incertitude planait encore sur la participation du « pichichi » national à cette rencontre.

Il n’avait jamais daigné répondre à Finke et son staff qui avaient quand même eu l’audace de le convoquer malgré l’annonce de sa retraite internationale à ses coéquipiers à la fin de la rencontre contre la Lybie, le 8 septembre 2013 – qui a fait le tour du monde, non sans susciter des interrogations. Pendant que ses coéquipiers s’entrainaient à Lisses en France, les préparatifs s’accéléraient pour recevoir « le plus grand footballeur camerounais de l’heure » à la présidence de la République. Là où il est allé décharger sa lourde mission, celle de qualifier (tout seul ?) les lions indomptables à la Coupe du Monde Brésil 2014. Arrivé dans le groupe, Finke était resté muet face à l’attitude de son joueur. « Pouvait-il avoir le courage de parler ?», m’avait demandé un de mes collègues. Je n’ai jamais cherché à savoir ce que le « sauveur de la nation » avait dit à ses coéquipiers à qui il avait pourtant annoncé sa retraite internationale à l’issue du match contre la Libye du 08 septembre 2013.

En tout cas, il n’y a pas eu assez de bruits et les « soldats » camerounais sont allés livrer en Tunisie un match que beaucoup d’entre eux voudraient rapidement oublier. Attendu en attaque, Eto’o avait préféré jouer le meneur de jeu et beaucoup s’étaient demandé si le buteur de classe mondiale fuyait ses responsabilités. Il n’aurait peut-être pas aimé vivre ce qui arriva à Achille Webo qui, seul devant les buts, réussissait l’exploit de ne pas marquer. Eto’o, solidaire, défendait son protégé quelques jours plus tard à la radio, dans une « interview exclusive » où il dénonça aussi, entre autres l’achat des places en équipe nationale alors que lui-même a constamment été accusé d’imposer la convocation de certains joueurs.

Tout cela relève désormais du passé, en tout cas. Réjouissons-nous simplement du retour de « l’enfant prodige » qui aujourd’hui montre l’exemple en tant que capitaine, en arrivant parmi les premiers au regroupement. Même si jusque-là, je reste inquiet eu égard aux expériences du passé. Je n’ai pas envie de garder mes yeux et mes oreilles totalement ouverts. Un ami me rappelait encore lundi que notre grand frère Eto’o est imprévisible. En suivant la radio, en regardant la télé ou en lisant les journaux, j’ai peur d’apprendre que Samuel refuse de s’entrainer, que Samuel refuse de manger avec ses coéquipiers, que Samuel a eu une altercation avec un de ses coéquipiers d’un « autre clan », que Samuel se fait garder par des gros bras, que Samuel menace de ne pas jouer dimanche… « Quand on a une star de dimension mondiale comme Samuel Eto’o dans son équipe, on doit s’adapter à ses caprices », dixit un « consultant sportif » de mon pays qui a certainement oublié de nous dire en quoi le fait d’être star et celui de faire des caprices sont intrinsèquement liés.

En espérant et souhaitant que l’enfant terrible de New-Bell qui a enfin retrouvé ses sensations de buteur avec Chelsea (trois buts en une semaine) reste concentré sur sa « mission », assignée par la Présidence de la République, nous souhaitons tout de même bonne chance aux Lions Indomptables du Cameroun. Une qualification pour le Mondial serait non pas une victoire de Samuel Eto’o seul, mais celle aussi de ses coéquipiers qui ont su garder leur sang froid face aux « caprices » de leur leader naturel. Ils ont rarement réagi malgré le traitement quelque peu disproportionné des dirigeants du football camerounais, du public, de la presse… D’autres coéquipiers supporteraient mal le fait pour toute la communauté nationale d’avoir tendance à résumer l’équipe national du Cameroun à Samuel Eto’o Fils. Une attitude qui n’épargne pas la présidence de la République qui a confié une mission à un seul joueur, oubliant que le football est avant tout un jeu collectif. De grâce, Samuel marque-nous des buts. Une coupe du monde sans le Cameroun serait difficile à digérer pour tes fans.

Wiliam Tchango

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Commentaires

Erosthème Nsingina Essono
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Vous pensez que ce gars est fou mais vous avez tout faux ! Le lion quand il est blessé se refugie dans sa gîte pour mieux préparer son attaque et quand il en ressort, sa destruction est fatale !

Les exemples sont légions et les performances des Lions du Cameroun ne sont plus à démontrer et quoiqu'il en soit, je ne peux que vous dire une chose, ça va saigner grave !!!!

Marine De Vermont
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Beau blog.

Mais me focalisant sur l'élément quintessence de votre travail, je réalise que vous avez essentiellement tablé sur vos dires propres mais que dire donc des sources ? Ne sont-ce là que vos moyens d'information ? Que faites-vous du partet d'informations qui vous est donc offert sur internet, cher bloggeur ?

Aussi grande puis être votre tâche, vous devez revoir votre méthode.

Bien à vous !

Salim Cissé
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Trop beau ! C'est du patriotisme pur et la plume du journaliste ça sert aussi à ça ! Ravive l'esprit des compatriotes ! Bonne chance aux Lions du Cameroun et vive la Guinée !