Lions Indomptables : Et si le Brésil ressemblait à l’Afrique du Sud ?

20 novembre 2013

Lions Indomptables : Et si le Brésil ressemblait à l’Afrique du Sud ?

Lions indomptables

 

En 2010, j’ai une honte d’être camerounais. Mon pays qui a fait du football son opium, se voyait administrer des raclées spectaculaires en Afrique du Sud à l’occasion de la Coupe du monde. Le 14 juin, jour où Samuel Eto’o alors nouveau capitaine et ses coéquipiers faisaient leur premières sorties face au Japon, j’étais déjà prêt des heures avant le match. Assis dans mon petit salon, j’étais rassuré plus que tout. Je voyais mal le Japon qu’on ne connait qu’à travers ses inventions technologiques battre mon  pays qui doit une partie de sa reconnaissance internationale à ses exploits dans le domaine du football. Le souvenir de 1990 habitait encore mon esprit comme celui de beaucoup de mes compatriotes. Paul le Guen avait, à mon avis concocté la meilleure équipe possible pour réaliser l’exploit à ce premier mondial en terre africaine. J’étais convaincu que si le sort voulait que ce trophée reste en Afrique, le Cameroun en serait logiquement le favori. Et Samuel Eto’o lui-même affirmait quelques jours avant au journal L’Equipe ; « Le Cameroun peut gagner la Coupe du monde ».

 

L’heure du match arriva ce 14 juin 2010, la formation nipponne, à mes yeux ne me présentait que des illustres inconnus pour la plupart, face à une équipe du Cameroun aux noms ronflants. Samuel Eto’o venait de remporter la Champions League avec l’Inter de Milan après une saison incroyable. Stéphane Mbia était un des joueurs clé de l’Olympique de Marseille, Eyong Enow était presqu’indispensable au milieu de terrain de l’Ajax Amsterdam, avec Arsenal, Alexandre Song montrait toute sa classe, Eric Maxime Choupo Moting et Joël Matip faisaient partie des révélations du championnat allemand… pour ne citer que ces noms. Le début du match était terne, Samuel Eto’o et ses coéquipiers manquaient de repères face à des japonais plus que décomplexés. A la 37ème minute, Honda ne faisait aucun cadeau à une défense camerounaise erratique. Le sort du match était scellé. Même si Okazaki (81e) et Mbia (86e) trouvaient respectivement le poteau et la transversale.

 

Deuxième match : Cameroun-Danemark, le 19 juin. Ce soir là, j’étais à Yaoundé pour un dossier urgent. J’avais dû tout abandonner à Ngoa Ekelle autour de 18 heures 30 pour me retrouver chez mon ami qui me logeait, au quartier Nkolmessing avant le début du match. En l’absence des mototaxis, ce fut un  peu compliqué. Mais, j’y arrivais 5 minutes après le début du match. Le Cameroun pressait, et Eto’o marquait à la 10ème minute. L’avantage n’allait pas durer puisque Bendtner égalisait facilement à la 33èmeminute et à la mi-temps, les deux équipes étaient à égalité. A la deuxième mi-temps, le Cameroun sombrait dans les déchets techniques et Rommedahl (61e) redonnait l’avantage aux scandinaves. Le jeu pauvre des Lions Indomptables ne pouvait leur permettre d’égaliser, le Cameroun était éliminé. Et la dernière rencontre perdue 2-1 contre les Pays-Bas n’était pas différent d’un match de gala.

 

La presse camerounaiseet internationale avait alors plus relayé les problèmes d’égo qui  infestaient la tanière que les performances mêmes de l’équipe. Un problème qui ne semble pas avoir été résolu jusqu’aujourd’hui malgré cette nouvelle qualification qui fait soudain oublier toute la guerre que se livrent les joueurs, les dirigeants, les anciennes gloires dans et autour de la tanière. Il ne faut surtout pas faire comme si la qualification venait assainir l’équipe nationale d’un coup de baguette magique. Pour ne pas, une fois de plus « souiller » le vert-rouge-jaune à la prochaine Coupe du Monde, il est important de se préparer dès à présent comme l’a souhaité Samuel Eto’o. Apporter une solution durable aux problèmes de foot qui semble faire la fierté de nombreux camerounais aujourd’hui. Même si une qualification à la Coupe du monde n’a jamais changé le quotidien des camerounais. Si cette préparation et cet assainissement ne sont pas faits, le Cameroun pourrait encore finir 31ème sur les 32 nations présentes au mondial brésilien comme ce fut le cas en Afrique du Sud en 2010.  Pourtant, en 2010, les individualités que regorgeait l’équipe nationale du Cameroun étaient de nature à rassurer. On était resté triomphaliste, oubliant que les problèmes d’égo pouvaient ainsi facilement prendre le pas sur la cohésion du groupe. Cette fois-ci, la qualification n’a pas été facile et tout montre que si on ne fait pas attention, l’implosion pourrait être au rendez-vous  lors du mondial brésilien.

 

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